Ex aequo appuie la demande de décret dans les services privés d’aide à domicile, dans la mesure où celui-ci préserverait l’autonomie des autogestionnaires du Chèque emploi-service, acquise de longues luttes.

Montréal, 5 mai 2020 – Ex aequo désire tout d’abord saluer l’initiative entamée le 28 avril dernier par le Syndicat des employés et employées de service (SQEES-FTQ), tout en mettant en garde le gouvernement contre une négociation qui se ferait aux dépens des droits des personnes en situation de handicap.

Il est indéniable que l’importante pénurie de main-d’œuvre vécue par les autogestionnaires du Chèque emploi-services (CES) et par les entreprises d’économie sociale en soutien à domicile (EÉSAD) a pour principale cause l’important écart entre les conditions salariales de ce secteur et celles en vigueur dans le reste du réseau de la santé. Rappelons que les travailleuses du secteur privé d’aide à domicile effectuent les mêmes tâches que certaines catégories d’emploi dans le réseau public, tout en étant significativement moins rémunérées. Dans ce contexte, Ex aequo donne son appui à l’imposition d’un décret de convention collective qui permettrait de rehausser les conditions salariales des travailleuses des EÉSAD et du CES.

Il est urgent que le gouvernement agisse pour aider le secteur privé du soutien à domicile, puisque la pénurie de main-d’œuvre est la cause d’importantes interruptions dans les services dont dépendent les personnes en situation de handicap pour assurer leur autonomie et leur santé. Selon François Allard, agent de défense des droits : « Les récentes bonifications salariales accordées aux employées des CHSLD et des résidences privées pour aînés (RPA), couplées aux programmes d’aide d’urgence fédéraux, ont eu pour effet d’exacerber les difficultés de recrutement et de rétention. Des EÉSAD de la région montréalaise rapportent ces jours-ci des diminutions de plus de 90% de leur niveau de service et des personnes sont privées d’aide à domicile depuis plus de 6 semaines. Un décret apparaît comme un moyen potentiellement efficace pour corriger rapidement une injustice dont les effets sont dévastateurs, tant pour les préposées que pour les bénéficiaires des services qu’ils donnent.»

Ex aequo désire toutefois rappeler au gouvernement que le CES fût conçu pour permettre à ses usagers – les autogestionnaires – d’accroître le niveau d’autonomie dont ils bénéficient à l’égard des soins reçus. C’est pourquoi ils sont réputés employeurs de leurs préposées et qu’ils sont, à ce titre, responsables de l’embauche, de la formation et de la gestion des horaires de travail. Ex aequo juge primordial qu’une réforme du CES ne se fasse pas aux frais de ces importants acquis. Pour ce faire, la présence de groupes tels qu’Ex aequo à une éventuelle table de négociation est absolument essentielle.

« La position occupée par les autogestionnaires du CES est assez inusitée : ils sont à la fois les employeurs des préposées et les bénéficiaires des services qu’offrent ces dernières. Ils possèdent pour cette raison une perspective unique des enjeux qui seront traités lors des négociations qui se tiendront en vue de l’adoption de ce décret. Leurs intérêts ne peuvent être entièrement réduits ni aux positions syndicales ni à celles du gouvernement. Nous jugeons, pour cette raison, tout à fait essentiel que des représentants d’usagers du CES soient partie prenante de la démarche entamée par le SQEES-FTQ. Or, nous n’avons reçu aucune invitation du ministère en ce sens », ajoute M. Allard.

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Source : François Allard, agent de défense des droits, Ex aequo
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À propos
Ex aequo est un organisme montréalais qui se consacre à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice.